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CONFINEMENT ALLÉGÉ

 

Lundi 30 novembre 2020,

Dernier jour de novembre.

Pour cette semaine qui commence :

Une pleine lune lumineuse,

Des parebrises de voitures à gratter,

Des décorations de façades croisées au passage.

Est-ce un rêve ?

Tout est-il redevenu à la normale ?

Oui, la pandémie a fait moins parler d’elle aux flashs infos, laissant la place de façon indifférenciée parfois aux violences policières et aux ouvertures élargies des magasins dits non essentiels.

Ah ! cette expression ! Non-essentiel !

Pour un monsieur que je reçois en consultation, l’essentiel avait été qu’un coiffeur à domicile vienne lui faire sa coupe, pour mieux être opérationnel au travail.

Pour une dame, ça a été de fêter les 88 ans de son père en le recevant chez elle.

Une jeune femme en chômage partiel, confinée chez elle, considère que pour elle, se mettre du vernis à ongles est essentiel.

Si nous pouvions décider, chacun, ce qui nous est essentiel.

Sans craindre que cela soit commenté, critiqué, voire moqué par d’autre ?

Peut-être est-ce un enseignement de la méditation : peut-être rien n’est essentiel et tout a de l’importance. Et ce qui a de l’importance à mes yeux améliore mon paysage, voire m’améliore.

Tout à coup dimanche il était devenu essentiel de faire marcher l’économie… ou de pouvoir dépasser son périmètre de 1km pour 1h.

Alors, je suis montée au Champ du Feu.

Histoire de voir un peu comment ça allait là-haut.

Chaque fois la 1ère fois dit-on en début d’expérience…

Oh ! débuter dans le brouillard, le percer, être aveuglée, puis de nouveau une brume…

Vaste lande, tourbière, chaumes…

Paysage de Laponie

Givre

Nuages neigeux et cotonneux

Qu’il faisait bon le retrouver, cet endroit du bout du bout et si près…

Dérouler son pas, sentir le nez rougir, la peau tirer sous les – 2°C.

Reprendre son véhicule et descendre par Belmont, tel un propriétaire.

Le versant sud rendait ses couleurs aux sapins.

Déjà la lumière se tamisait.

Descendre encore en quête cette fois de houx à boules rouges.

La joie de trouver, de cueillir, de sentir ses doigts raidis.

Il y a de quoi se rasséréner, se poser, s’éloigner de la colère et de la frustration.

Résilience, partage, union, confiance, réflexion…

Il nous est offert une occasion de devenir plus humain, c’est-à-dire mieux se comprendre et mieux comprendre l’autre.

Dans nos travails de transmissions, de pédagogie, de soin, d’accompagnement.

Prendre un peu de temps pour écouter le ciel et les étoiles, humer le soleil.

Et entendre en nous ce qui nous apaise, ce qui nous redonne confiance, ce qui apporte la Joie.

Nous avons le choix chaque jour d’aller vers ce qui nous nourrit


Valérie Fichet