DÉCONFINEMENT – LUNDI 1er JUIN
Lundi 1er juin 2020
Phase 2 du déconfinement.
Zone verte, selon le langage officiel.
Nous pouvons dépasser la barrière des 100 kms. Certes.
Puis-je pour autant là, filer voir mes petits enfants à 500kms, mes parents à 1200 kms ?
Quand le travail reprend-il de façon simple ?
Comment pouvons-nous animer, recevoir du public, se comprendre ?
Passer à la vitesse supérieure ? Rattraper le temps perdu ?
Aider l’économie en consommant…
C’est nous qui sommes perdus.
Entre ceux qui n’ont cessé de travailler, ceux qui auraient voulu, ceux qui se sentent aujourd’hui exclus de leur activité professionnelle en tant que personne fragile, ceux qui visitent leurs parents derrière des plexiglas ou des grillages…
Oui, des grillages.
Ceux qui sont contraints à accompagner ces visites, ceux qui craignent que leur enfant aille à l’école, ceux qui ne comprennent pas pourquoi il n’y a pas d’école maternelle mais des crèches ouvertes.
Dans cette phase 2 du déconfinement, il y a des raisons de se sentir un peu perdu, laissés face à des responsabilités en même temps que des obéissances.
Etonnés devant des enfants si adaptables.
Qu’est-ce que cela veut dire adaptable?
Peut-être ne sommes nous pas tant perdus que sonnés ?
Et derrière nos masques, que disent nos bouches, que lisent nos yeux, qu’entendent moins bien nos oreilles ?
Des paradoxes, des contradictions, des fatigues incompréhensibles, des tristesses aussi, et des colères.
Il nous faut mettre des mots.
Chaque parole a son importance.
Pas seulement celle des sachants, des connus, reconnus.
La parole de chacun a son importance.
Pouvoir avancer, mieux comprendre pour mieux expliquer.
Moins jauger, interpréter.
S’autoriser à penser, se tromper, évoluer.
Être vivant, dans le mouvement de la vie.
Du mieux que nous le pouvons être/demeurer/devenir les acteurs de nos vies.
En tant qu’adulte en responsabilité,
en ce nouveau lundi, questionner.
Valérie Fichet