CONFINEMENT – LUNDI 20 AVRIL
Lundi matin dernier, nous n’avions pas encore entendu l’allocution du Président, nous n’avions pas encore à notre connaissance la date du 11 mai.
Ce 6ème rendez-vous augure donc du 7ème, du 8ème et du 9ème… qui sera le 11 mai.
Que se passera-t-il le 12 mai pour chacun de nous qui voulons agir, nous rendre utile ?
Et les projections vont bon train, et le moment présent s’embrume, le passé revisité, le futur anticipé…
Nous avions besoin d’un calendrier.
On nous en propose un. Il ne nous semble pas clair, il ne peut l’être…
Nous avons besoin d’un calendrier, l‘humain en a besoin.
Cela nous rassure, met des bornes, des échéances…
Permet d’espérer, d’attendre, de patienter, de décompter…
Nous connaissons les dates d’une grossesse, d’une saison, d’un anniversaire, des jours fériés, d’un préavis, d’un droit de péremption, d’un bail…
Nous avons besoin de connaitre les durées.
Et nous en connaissons certaines : la durée de cuisson d’une tarte aux pommes, de notre séjour en Bretagne… Le nombre d’années de mariage, d‘une incubation, de la préparation du béton avant qu’il ne se fige, de l’infusion du thé vert, du thé noir…
Nous avons besoin d’un calendrier.
Mettre des bornes, des échéances… Permettre d’espérer, d’attendre, de patienter, de décompter…
De programmer, d’économiser, d’idéaliser, de rêver, de fantasmer…
Il nous faut apprendre, ce que nous savions déjà et que nous avions oublié, balayé d’un revers de manche :
Notre temps, c’est maintenant.
Notre temps, c’est l’instant.
– je parle d’un état, je n’oublie pas les chercheurs scientifiques, les patients, les accompagnants.
La situation planétaire exceptionnelle s’installe dans le temps, devient notre terrain d’exploration.
Et cela nous est difficile à tenir parfois, pour toutes les raisons qui ont fait nos vies.
Il nous faut apprendre, ce que nous savions déjà et que nous avions oublié, balayé d’un revers de manche :
Notre temps, c’est maintenant.
Notre temps, c’est l’instant.
Notre vie est à réinterroger.
Qu’est-ce qui est important pour nous, finalement ?
C’est maintenant que nous pouvons écouter cela en nous.
Observons les schémas qui nous ont guidé, les opinions, les commentaires déroutés – sortis de notre route, pour regarder la vie dans son ensemble, du tout petit à la personne âgée, que nous avons été et que nous serons.
Pour (re)trouver ce qui fait l’essence de notre humanité.
Dans cette situation subie, du mieux que nous le pouvons soyons/restons/devenons les acteurs de nos vies. Poursuivons notre regard attentif sur les enfants et adolescents qui eux aussi ressentent ces mutations.
Valérie Fichet