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CONFINEMENT – LUNDI 27 AVRIL

Lundi matin, le 7ème, et nous attendons demain le plan du déconfinement présenté par le 1er  ministre.

Tiens ça nous rappelle… il y a deux semaines, nous attendions l’allocution du Président.

Attendre.

Oh ! Nous avons souvent attendu durant notre vie.

Un résultat médical, la réponse d’un prêt, l’appel téléphonique annonçant qu’ils sont bien arrivés, le moment où l’on pourra voir le coeur battre sur l’écran de l’échographie, qu’il m’embrasse, que ma commande arrive, que la terrasse soit finie…

Nous attendons les bonnes nouvelles.

Espoir qu’après tout ira bien, que tout continuera comme avant…

Dans l’attente extrême nous sommes en apnée, les mains se crispent.

Après l’attente, le soulagement, le moment bref d’intensité de bonheur total…

Nous avons chacun engrammé ces parcelles microscopiques qui nous constituent.

Elles sont fixées, tellement, qu’elles peuvent être convoquées à l’envi, recréant des sensations quasi physiques…

Un peu comme  un morceau de musique passant à la radio : il surgit et tout un univers avec lui… Notre mémoire sensorielle est abyssale.

Peut-être nous pouvons profiter de ce confinement pour nous le rappeler, car tout ce que nous faisons, pensons, compte et nous constitue, fait de nous ce que nous sommes.

Oui, nous attendons demain.

Nous voulons du réel, du concret.

Quid des vacances d’été, des mariages, des courses transfrontalières, des masques, des mesures barrières ?

Nous avons besoin d’un échéancier.

L’humain en a besoin,

Cela nous rassure.

Il nous faut cependant encore vivre deux semaines entières ce confinement.

Notre temps, c’est maintenant.

Notre temps, c’est l’instant.

Et devant le déconfinement annoncé, nous pouvons déjà voir le spectre des regrets.

Sentiment d’avoir « raté » son confinement, et ainsi d’attendre la fin comme un retour à la normalité…

L’heure, pour chacun, n’est pas encore celui des bilans.

Oui, nous attendons demain.

Nous voulons du réel, du concret.

C’est légitime.

Et nous pouvons parallèlement, du mieux que nous le pouvons être/demeurer/devenir les acteurs de nos vies.

Et poursuivons notre regard attentif sur les enfants, adolescents qui eux aussi  sont au coeur de ces mutations.

En tant qu’adulte en responsabilité, plantons les petites graines de cette transition qui est en route…



Valérie Fichet