Sélectionner une page

CONFINEMENT – LUNDI 6 AVRIL

Voici le quatrième opus. Voici le mois d’avril…

La situation planétaire exceptionnelle conserve son caractère exceptionnel.

Et nous savons que cette situation s’installe dans le temps…

Déjà confinement s’associe à déconfinement. Nous commençons à intégrer qu’un déconfinement massif ne pourra avoir lieu..

La question s’élargit aux champs écologique, économique… Il nous faut penser, réfléchir pour construire un Après qui ne soit pas une pâle copie de l’avant…

Nous sommes prompts à penser vite, à anticiper de façon générale, à commenter, jauger, juger,
critiquer…

Pourtant il nous faut continuer à nous coltiner à la situation telle qu’elle se présente à nous
Avec nos contraintes de travail, de non travail, de sentiment d’inutilité, de vacuité, de culpabilité, de libération, de contradiction, de dérapage…

Nous avions construit un socle sécurisant, des repères même minimes, immuables, à partir de critères, d’habitus, de pattern rarement remis en cause…

Chacun chez soi, avec les fenêtres de nos ordinateurs, nous poursuivons le mode comparaison partagé par tous les humains…

Nous sommes privilégiés. Admettre de le voir, ne pas le voir, le crier, le revendiquer,  s’en culpabiliser… Par rapport à quoi ? à qui ?

Il s’agit dorénavant pour que le temps s’écoule, comme la vie dans nos veines et non plus comme une somme d’actions à entreprendre, de prêter attention, d’être à l’affût, de prendre conscience finement de détails qui nous étaient imperceptibles…

À la fois, il nous faut garder la tête froide… Gérer, se protéger, coopérer, obéir, faire avec, fonctionner, porter, soutenir nettoyer, vendre, écouter, cuisiner, faire faire les devoirs,

À la fois, apprendre à accueillir que parfois, il y a en nous des zones d’ombres… Observer, regarder passer… À quoi cela ressemble-t-il ? Cela prend différentes formes… Ressentir que quelque chose nous ferait sortir de nos gonds… Quoi ? un simple geste, une lenteur ? une réactivité ? un silence ? un mot de trop ?

Ressentir poindre un agacement, une perte de patience…
Ressentir venir une certaine lassitude, un certain découragement, voire un à quoi bon…
Ressentir gronder une colère sans raison apparente, sentiments remplacés de façon si soudaine,
que l’on aurait pu ne pas l’entrevoir, par une envie d’agir, de combattre, un flôt d’optimisme, un goulet de bonheur…

Et la vie momifiée, se ramollit, circule de nouveau en nous…

Le printemps reprend ses couleurs, les oiseaux ne sont plus un groupe uniforme et informe, le merle noir, le rouge-gorge,la mésange, le serin, l’hirondelle peut-être, la pie, le pic épeiche, la
tourterelle, le pigeon,oui, oui le moineau !

Le répertoire est varié, chants, cris, courses, jeux…

Continuons à développer la découverte des choses comme elles sont… Avec nos paradoxes, nos doutes, nos croyances chamboulées…

Au final rien ne change fondamentalement
Et tout a changé

Dans cette situation subie, du mieux que nous le pouvons soyons/restons/devenons les acteurs de nos vies. Plantons nos petites graines qui construisent la suite…

De nouveau portons un regard attentif sur les enfants et adolescents. Incluons les dans un nous.

Et en tant qu’adulte en responsabilité commencer à accueillir l’inconnu. De façon singulière, difficile, et surtout en ouverture…

Voici le quatrième opus sous un soleil éclatant…


Valérie Fichet